Les murs ne font pas la prison

Book Title Les murs ne font pas la prison
Author Name Joëlle Giappesi
Publishing house TAMYRAS
Country – city France
Date of issue 2007
Number of pages 542

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Description

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Les murs ne font pas la prison

The book has been translated by Hachette Antoine 

A 43 ans, alors qu’elle sort d’une énième overdose pour replonger aussitôt, Julie est arrêtée puis condamnée à cinq ans de prison ferme, au Liban.

Commencent alors pour cette franco-libanaise une lutte pour la survie, une profonde introspection et un éveil spirituel qui mèneront à une identité nouvelle.

Julie est une survivante. Survivante de la guerre civile du Liban, survivante de vingt ans d’heroïne.
Cela pourrait être une fiction… mais ce n’en est pas une.

Récit cru parfois, mais toujours vrai, qui nous renvoie à nos propres contradictions…
On m’emmène vers une cellule.

Rien à voir avec celles de Baabda où vingt personnes pouvaient dormir dans une même pièce.

Ici, la cellule me paraît minuscule.

Je saurais plus tard qu’elle fait 2.80 x 2.25 mètres. A l’entrée, une femme se tient.

Une détenue ? Oui.

Ouaaha, elle n’a pas l’air commode.

La jeune Samar m’explique que je vais m’installer ici. Ah oui ? Si ça ne tenait qu’à moi, j’aimerais bien être installée au cimetière, six pieds sous terre, Jojo… La femme a l’air d’une matrone.

Je garde mes impressions pour moi. Deux minutes plus tard, je suis sûre que c’en est une.

J’appelle, je veux mes médicaments. C’est Samar qui me les apporte.

Elle veut que je les avale devant elle, qu’à cela ne tienne, j’en avalerai bien dix autres comprimés, si elle me les avait apportés.

Pendant que j’avale consciencieusement, le haut-parleur accroché au plafond – je ne l’avais pas vu celui-là – se met à diffuser de la musique arabe, très fort. C’est la même chose dans les autres cellules, et j’entends la musique en stéréo, le son me paraît démultiplié à l’infini.

Je craque.

Je porte les mains à mes oreilles et me met à crier, assez je ne peux pas, je veux mon walkmaaaaaaaaaaan… Mon cri ne s’arrête plus.

Une crise de nerfs. Quand je rouvre les yeux, quelqu’un essaie de me parler gentiment.

De nouveau, ce ton que l’on prend avec les gens retardés… Bon d’accord, je suis retardée mentalement je ne comprends pas ce qu’on essaie de me dire. Je veux mon walkmaaaaaaaaaaaaaa!

Je vois Samar près de la gardienne en tchador, tout ce noir qui nous attendait à l’arrivée du « box ».

Oui, oui, oui je suis malade. Oui, oui, oui je fais une crise de nerfs, arrêtez la musique arabe, je veux mon walkmaaaaaaaaaan.

Devant Samar et la gardienne, éberluées toutes les deux, je soulève ma jupe, leur montre mes jambes pleines de cicatrices, je vois bien à leurs yeux plus compréhensifs que mon idée est bonne, les mots se bousculent sur mes lèvres, je suis une femme malade, je me shootais dix fois par jour, je suis une junkie, une marginale, une étrangère aussi, une Française !

Les murs ne font pas la prison

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